Archives mensuelles : février 2018
Je tombe ce matin sur cet ancien texte écrit par Frédéric :
Le matérialisme spirituel : un obstacle au travail sur soi et à la reconnaissance de notre constellation intérieure.
Les informations que nous donnons sur le rapprochement entre l’ennéagramme et les autres philosophies et sciences donnent accès à une connaissance très approfondie voire ésotérique de l’être humain.
Notre expérience nous a montré qu’il est très difficile de reconnaître notre miasme fondamental. Par contre le sous-type instinctif est en général beaucoup plus facilement identifiable nous verrons pourquoi.
Notre miasme dominant ainsi que la tendance fondamentale qui lui est lié, est une souffrance profondément refoulée dans notre inconscient.
Le luétique instinctif (891 )fixé dans le bien fondé de ses croyances aura du mal à admettre que sa tendance fondamentale est basée sur l’ignorance.
Le psorique émotionnel (234 ) séducteur et théâtral aura du mal à admettre que sa tendance fondamentale est basée sur l’aversion et la haine.
Le sycotique mental (567 ) pseudo détaché et libre penseur aura du mal à admettre que sa tendance fondamentale est basée sur le désir et l’attachement.
Les caractéristiques décrites pour tel ou tel type n’ont rien de péjoratif ou de rabaissant. Il n’y a pas de miasme ou de type meilleur qu’un autre.
Il s’agit juste si l’on veut s’en libérer de reconnaître une tendance profondément enracinée en soi.
La question est : voulons-nous vraiment nous connaître et nous transformer et cela va impliquer une remise en question forcément douloureuse ou bien voulons-nous flatter notre ego et continuer à imaginer ce que nous voudrions être ?
Le vénérable Chögyam Trungpa Rimpoché, un des plus grands maîtres bouddhistes tibétains qui a vécu et finit ses jours aux Etats-Unis, appelle ce processus le matérialisme spirituel. Voici ce qu’il en dit[1] : « Ici, deux approches semblent possibles. L’une consiste à essayer de vivre en accord avec ce que nous voudrions être, l’autre à tenter de vivre ce que nous sommes. Essayer de vivre en accord avec ce que nous voudrions être revient à prétendre que nous sommes un être divin, ou une personne réalisée. Lorsque nous prenons conscience de ce qui ne va pas en nous, de la nature de notre faiblesse,…la tentation naturelle consiste à essayer d’agir de façon totalement opposée, comme si nous n’avions jamais entendu parler du trouble qui nous habite. On se dit alors : pense positivement ! Fait comme si tout allait bien. Fais semblant d’être bon. Dans la tradition bouddhiste cette approche est connue sous le nom de matérialisme spirituel. »
Si donc nous voulons aborder un processus de changement authentique il paraît important de l’aborder avec honnêteté et clarté : qu’est-ce que je ne veux pas voir en moi ?
Un couple d’auteurs américains, Hal et Sidra Stone, créateurs de la méthode de psychothérapie appelée le Voice Dialogue ou dialogue intérieur ont élaboré une méthode pour prendre conscience et contacter ces énergies que nous refoulons et que nous n’aimons pas en nous.
Hal Stone est psychanalyste jüngien. La méthode du dialogue intérieur est un prolongement du travail d’imagination active que proposait Jung pour travailler avec l’ombre. L’ombre est la partie de l’inconscient dans laquelle nous refoulons tous ce que n’aimons pas en nous, qu’on nous a interdit de manifester.
Pour ces auteurs[2] : « les gens et les choses dans le monde que nous rejetons, haïssons, et jugeons, où à l’inverse que nous idéalisons, sont des représentations directes des parties de soi refoulées. En corollaire de cela, toute personne que nous jugeons, haïssons ou rejetons, ou toute personne que nous idéalisons, est un professeur potentiel pour nous, si nous pouvons revenir en arrière, et voir comment la base de notre réaction, est une partie de soi refoulée. »
Un bon exercice peut constituer à noter sur une feuille de papier toutes les personnes que nous détestons le plus et toutes celles que nous idéalisons le plus. Nous aurons un bon panel de quelques parties de soi refoulées et peut être cela nous commencera par nous orienter vers notre miasme ou type ennéagramme.
Nous pouvons dire en somme que ce qui nous fait le plus souffrir et que nous ne voulons absolument pas voir en nous est certainement ce qui constitue notre nature la plus profonde et secrète .
[1] Chögyam, Trungpa – Folle Sagesse – Editions du Seuil.
[2] Hal Stone – Sidra Winkelman Embracing each others – New World Libairy.
Extrait : Turning to the Source,Enneagram Revisited, issue 206 , B&F Schmitt 2014
Traduit de l’anglais :
Méthode de diagnostic de type
Afin d’appliquer le typage de l’ennéagramme à la médecine homéopathique, nous devions nous assurer d’avoir une méthodologie précise de diagnostic de type E et de sous-type, qui soit à la fois fiable et reproductible.
Fiabilité
La fiabilité relie l’ampleur de l’erreur de mesure dans les mesures observées à la variabilité inhérente au niveau «sans erreur», «vrai» ou sous-jacent de la quantité entre les sujets. Si la fiabilité est élevée, les erreurs de mesure sont faibles par rapport aux véritables différences entre les sujets, de sorte que les sujets peuvent être relativement bien distingués. Une faible fiabilité indique que de grandes variations dans les scores peuvent être attendues lors du nouveau test.
Reproductibilité
La reproductibilité est la variabilité du système de mesure causée par les différences de comportement de l’opérateur.
En termes d’ennéagramme, ce qui doit être mesuré est le type ou le sous-type. Le « typeur » est bien sûr un être humain qui mesure subjectivement selon ses capacités perceptives. Dans ce cas, la précision (fiabilité) dépend du pourcentage d’erreur et du degré de précision de la saisie.
Le facteur de reproductibilité est déterminé par la variation du degré de consistance du typage lorsqu’il est répété dans différentes conditions et par différents types. Plusieurs typeurs devraient être en mesure de typer le même sujet de manière cohérente, sans avoir à se concerter.
Nous considérerons une méthode de typage scientifique si elle répond aux critères suivants:
Haute fiabilité
Reproductibilité élevée
Quand nous avons abordé l’ennéagramme au début, nous avons vu que les méthodes proposées étaient vagues, inexactes ou non reproductibles.
Les résultats les plus communs que nous avons observés dans la littérature ou dans les témoignages étaient que le typage lui-même était complètement «dépendant du typeur».
Autrement dit, les résultats variaient d’un typeur à l’autre. Et même en répétant le processus après un certain temps sur le même sujet par le même typeur, le résultat était souvent différent.
Pour notre but en tant qu’homéopathes, une telle amplitude de variation et un manque de typage précis et fiable étaient inacceptables. Nous ne pouvions pas utiliser des tests de typage basés uniquement sur les états psychologiques du sujet et du testeur – ils étaient trop subjectifs pour une consultation médicale.
Nous avons dû élargir les données, et notre seule solution était de faire la lumière sur l’ennéagramme en utilisant d’autres systèmes et en comparant les points et les facteurs communs. Les critères de validation ont été vérifiés en fonction du succès des résultats dans la pratique homéopathique avec nos patients.