Cher Maître,
Deux cent ans bientôt nous séparent, mais comment appeler cette douce enclave d’éternité, dans laquelle sont venues se lover notes après notes chacune de vos divines et étonnantes mélodies, comment peut-on appeler en effet une si parfaite harmonie des sons, du rythme, du mouvement,… Me faudra-t-il inventer des mots à mon tour, comme vous avez su alors sur vos simples pages d’écritures, inventer de nouvelles tonalités ? Me faudra-t-il , moi aussi , transcender la notion même du temps, m’éléver toujours plus pour ne plus échapper aux divines lois de votre inspiration…
Ne m’avez-vous pas enseigné que la musique s’engendre d’elle –même, mesure après mesure, comme l’esprit naît du silence, seconde après seconde. Maître du Silence, vous en êtes devenu le divin interprète, comment rendre avec des mots ces somptueux échos venus d’un si lointain espace, celui de nos cœurs à jamais réunis.
Ne nous avez-vous pas enseigné que la musique guérissait nos cœurs et qu’en guérissant nos cœurs elle élevait nos âmes. N’est ce pas le plus beau de vos enseignements, vous qui avez su relever la tête quand le destin vous étranglait à la gorge, et qui avez su repousser au loin les violents appels du désespoir, gardant confiance dans les divines lois de la création et des soeurs joyeuses de l’inspiration.
Ne sommes-nous pas, ainsi que vous le disiez, des êtres à l’esprit infini, uniquement nés pour la joie et la souffrance. Vous rajoutiez à cela que les plus éminents s’emparaient de la joie au travers de la souffrance.
Cette joie, vous l’avez conquise de hautes luttes, l’emmenant au plus haut du firmament pour qu’en pluie fine et lumineuse elle retombe peu à peu sur nous, éternelle source de grâce et de délivrance, merveille des merveilles de la création, vous l’avez chanté comme personne, et je vous espère à présent dans les champs purs élyséens, délivré et heureux. Je pense que par delà la vôute des étoiles, entouré d’innombrables assemblées d’anges, vous nous regardez avec l’œil compatissant d’un vieux sage qui sait nos tourments, nous qui essayons de rester tous ensemble des frères, car c’est au travers de ces mêmes tourments que vous êtres parvenu aujourd’hui si haut dans le firmament.
Vous avez enchanté ma vie, et bien d’autres vies encore et je sais aussi que toutes ces marques d’amour et d’affection vous les entendez, où que vous soyez.
Vôtre élève et dévouée
Bernadette
Sarlat , Avril 2012
Voir sa configuration ennéagrammique selon notre Modèle du Diamant :
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